Valentin Bajou

Biographie

Valentin Bajou joue des basses de violon – notamment le violoncelle – suivant une démarche centrée sur les pratiques musicales anciennes et leur restitution informée. Plutôt que de chercher à actualiser ou à rendre ces traditions séduisantes, il préfère une approche patiente et rigoureuse, fondée sur les sources et les usages d’époque. Ce n’est pas l’effet qui l’intéresse, mais la recherche qui le précède.

Il voit son travail comme une forme de restitution : non celle d’un répertoire figé, mais de manières de faire et de concevoir les rôles du musicien. Il s’agit de faire entendre un monde sonore disparu, sans le lisser, sans en masquer l’altérité. Pour lui, ces musiques ne sont pas universelles. Elles appartiennent à d’autres cultures, d’autres sensibilités. Les faire revivre aujourd’hui suppose d’abord de les lire, de les comprendre, avant de prétendre les faire entendre.

Formé dans une perspective pluridisciplinaire, il conçoit le geste musical comme l’aboutissement d’une enquête plutôt que d’une inspiration. Sa démarche s’apparente à celle d’un archéologue ou d’un restaurateur : rigoureuse, lente, attentive aux détails. La beauté n’est jamais une fin en soi, mais un effet possible d’un travail honnête, dégagé de tout compromis esthétique.

Son activité au sein de la classe de violoncelle historique du Conservatoire royal de Bruxelles – où il enseigne aujourd’hui la basse continue sur les basses de violon – incarne cette volonté de reposer les fondations du métier de musicien historique, loin des habitudes acquises et des attentes du marché.

Son parcours a été marqué très tôt par une rencontre déterminante avec un professeur de direction d’orchestre, qui lui a transmis le goût du doute, de la rigueur, et d’une exigence intellectuelle sans compromis. Valentin Bajou partage cette approche avec enthousiasme dans ses cours, où la rigueur historique s’articule toujours à une pratique vivante, ouverte, et fondée sur l’échange.

Il a fait ses études de part et d’autre de l’Atlantique avant de rejoindre l’équipe pédagogique du département de musique ancienne du Conservatoire royal de Bruxelles. Il poursuit actuellement un doctorat à l’Université libre de Bruxelles, consacré aux pratiques de réalisation du continuo sur les basses de violon en Italie aux XVIIe et XVIIIe siècles.