
© Alexandre Drouet
En 2007, alors qu’elle sort du Conservatoire de Bruxelles, Julie Duroisin coordonne déjà depuis deux ans -avec une bande de camarades- le café-théâtre de la Toison d’or. Prix de la critique du meilleur espoir féminin en 2009 pour Emma, Cendrillon ce macho, 1 table pour 6 et My first time (excusez du peu !), la jeune interprète étincelle dans la comédie et brille dans la métamorphose. Championne de la truculence et du décalage, Julie Duroisin a une fois de plus prouvé, cette saison, son talent transformiste. Après avoir incarné une riche héritière américaine s’improvisant cantatrice aussi passionnée que peu encline à chanter juste (dans Mrs Jenkins et son pianiste, aux côtés d’Achille Ridolfi), elle change radicalement de registre en incarnant, sous la direction de Jasmina Douieb, l’aînée des Trois sœurs (version androïde) : celle sur qui se reposent les autres, celle qui arrondit les angles quand tout – de l’espace scénographié par Ruimtevaarders (Karolien De Schepper et Christophe Engels) aux déplacements des androïdes imaginés par Oriza Hirata – n’est qu’angles droits et arêtes vives. À la fois solide et vulnérable, son personnage y condense l’humanité de Tchekhov propulsée dans un monde parallèle. - M.B.